Un livre à ciel ouvert qui vous raconte mille ans d’histoire !
On tourne les pages depuis les Romains jusqu’à Viollet-le-Duc, sauveur romantique d’un monument en ruine au XIXe siècle. L’histoire de la Cité, c’est un peu comme un conte de fées, avec ses princesses, ses chevaliers, ses duels, ses intrigues et une fin heureuse.
Les traces de la succession des étapes de construction sont encore visibles sur ses murs et s’étalent de l’Antiquité jusqu’à la fin du Moyen Age. Les pierres du monument sont encore imprégnées des espoirs et des douleurs de l’épopée cathare.
Des Romains aux Francs
Les premières pierres de la Cité sont posées en 122 avant Jésus-Christ, par les plus grands conquérants du monde d’alors, les Romains. Ils occupent le Languedoc jusqu’au Ve siècle, avant que les Wisigoths ne les chassent. Construite sur une butte dominant la plaine de l’Aude, c’est un emplacement hautement stratégique.
La Cité changera de « propriétaires » à plusieurs reprises, avec les Sarrasins en 725, puis les Francs à peine quatre ans plus tard…
Troubadours, cathares et croisade
La Cité devient une véritable place forte entre le XIe et le XIIIe siècle, avec la construction du Château Comtal des Trencavel, vicomtes de Carcassonne. C’est le temps des troubadours et de l’amour courtois.
En 1209, une croisade, prêchée par le pape Innocent III, débute contre les cathares, protégés par le vicomte Raymond-Roger Trencavel. Carcassonne subit quinze jours de siège, Trencavel meurt empoisonné dans la prison de son château, à seulement 24 ans.
La Cité revient alors au baron du Nord Simon de Montfort, meneur de la croisade, puis au Roi de France, Louis VIII.
Elle devient alors une véritable forteresse, notamment durant le règne de Philippe le Bel (1268-1314).
Décadence et renaissance
Avec l’arrivée de nouvelles techniques de guerre, et la paix des Pyrénées en 1659, la Cité perd son rôle défensif et devient un quartier pauvre. Des maisons sont même construites contre les remparts, avec les pierres du monument. Beaucoup de Carcassonnais lui préfèrent alors la ville basse.
La Cité a failli tout simplement disparaître. On doit sa sauvegarde à deux hommes dont Jean-Pierre Cros-Mayrevieille, avocat, historien et politicien local, qui fit annuler un décret de déclassement qui autorisait la destruction des enceintes de la Cité.
En 1853, la restauration, parfois controversée, de la Cité, débute sous la direction du deuxième homme-clef, l’architecte Eugène Viollet-le-Duc, puis de son élève Paul Boeswillwald .
Aujourd’hui
Inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO en 1997, la Cité médiévale, avec ses trois kilomètres de remparts, ses deux enceintes et ses 52 tours et barbacanes, est la plus grande et la mieux conservée des forteresses médiévales d’Europe.